La société sans répit - Sociologie de la mobilité contrainte
Activation, flexibilité, proactivité, nomadisme, mobilité, agilité, coaching, médiation, participation,... Le discours public résonne de ces termes qui semblent remettre en question les normes, repères et hiérarchies anciens. Or, ces notions sont liées par une même valorisation de la mobilité. De fait, nos représentations de l'espace et du temps ont profondément muté, au point de redéfinir la mobilité. Partout, nous voyons s'évanouir les frontières, les repères temporels et les ancrages. Il nous semble découvrir un monde où le temps érode tout, où l'espace est tissé de réseaux inextricablement enchevêtrés et où la mobilité est irrépressible. C'est dans ce contexte qu'émerge une normativité faisant de la mobilité, un bien en soi : l'idéal mobilitaire. La mobilité est physique, mais aussi sociale, imaginaire, conceptuelle ou familiale. Parce que nous nous mouvons dans des espaces multiples, l'ensemble de nos pratiques sociales se trouve sous le coup d'une injonction à la mobilité. L'ouvrage propose une grille de lecture éclairant les innombrables instabilités et appels au changement auxquels nous sommes exposés, dans des domaines aussi divers que la politique, le droit, la famille, les déplacements quotidiens ou les choix résidentiels. Il met en lumière les similitudes entre ces domaines apparemment indépendants et esquisse un paysage fait d'opportunités, mais aussi de surcharges et d'épuisements. Il est aussi un appel à l'extension à de nouveaux domaines des études de mobilité.
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