La mobilité occupe une place centrale dans la vie quotidienne de beaucoup de Français. Liberté, elle est aussi source de fatigue, de dépenses et bien sûr de pollution et de gaz à effet de serre. Certains, comme Bruno et Valérie, ont décidé de vivre et de se déplacer autrement. De ralentir le rythme. Mais dans un monde où tout bouge tout le temps, cela nécessite de réinventer radicalement son mode de vie. De vivre plus en proximité, d’être davantage autonome et solidaire de son entourage proche physiquement.
Tous deux divorcés et parents de grands enfants, Bruno et Valérie se sont rencontrés alors qu'ils avaient déjà rompu leurs anciens liens professionnels, sociaux, voire familiaux. Urbains à l'origine, ils se sont installés en 2017 dans la vallée du Riberot, au beau milieu d'une bulle écologique, esthétique et spirituelle entourée de montagnes. Ils sont devenus les paysans de leur micro-ferme vivrière, La Grangette, qu'ils ont construite sur les ruines d’une ancienne bergerie, au cœur d’un paysage saisissant. Ils y cultivent un jardin de fleurs, légumes et plantes médicinales, vivent avec deux brebis, un alpaga, des poules, deux chats, une chienne et un âne. Ils vivent de très peu, produisent et consomment localement (maraîchage, élevage, production de laine et tricot…), n’ont pas de smartphone ni internet, mais ont conservé une ligne de téléphone fixe. Leur usage de « l’outil euro » est de plus en plus rare au profit de l’échange. Ils privilégient la marche, le vélo, le transport à la demande et le covoiturage, conservant leur camionnette pour un usage occasionnel (urgences vétérinaires…).
On pourrait croire qu’ils sont isolés, mais au sein de la vallée, tout le monde se connait, s’entraide, échange. Bruno et Valérie reçoivent également des visiteurs : ils ont créé une association et organisent des stages et des ateliers de formation en agroécologie et permaculture.
Si ce mode de vie peut en rebuter certains, rester un doux rêve pour d’autres, c’est aussi une inspiration pour imaginer, par petites touches, des modes de vie désirés et plus écologiques.
En savoir plus sur le festival : https://decroissancelefestival.org/
En savoir plus sur le projet photographique : https://forumviesmobiles.org/recherches/15748/tracer-sa-route-le-desir-de-ralentissement-en-ariege
Entre photographie documentaire et subjectivité affirmée, Céline Gaille crée des séries au long cours. Elle explore la photographie aussi bien par la création d’images que par l’emprunt de sons et la manipulation d’archives pour interpréter le monde qui l’entoure. Son travail s'entrecroise depuis plusieurs années avec celui de chercheurs de différentes disciplines. Depuis 2019, elle poursuit, avec deux géographes, un travail de fond en Ariège, territoire d'expérimentation libre autour de la néo-ruralité, des migrations et des changements de vie profonds.
To cite this publication :
(26 June 2023), « Exposition Le temps de vivre, au Festival de la décroissance », Préparer la transition mobilitaire. Consulté le 21 November 2024, URL: https://forumviesmobiles.org./en/forum-meetings/15895/exposition-le-temps-de-vivre-au-festival-de-la-decroissance
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