Le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) a profondément transformé les mobilités ces dernières années (Aguiléra & Belton-Chevallier, 2017). Le numérique s’immisce notamment dans les utopies envisagées dans les pratiques de mobilités actives (décongestion, sécurisation, inclusion, sport-santé) au sein de villes connectées (Urry, 2016 ; Norton, 2021) appelées « smart cities » (Halegoua, 2020). À l’heure où les questions environnementales et de luttes contre la sédentarité prennent une place importante, le développement des mobilités actives « intelligentes » (Behrendt, 2020) fait partie intégrante des politiques de gouvernance des « smart cities » (Mocquet & Vieira). Celui-ci pose des questions éthiques notamment au niveau de la collecte des données des utilisateur.trices (Dymytrova et al.).
L’utilisation du numérique dans les pratiques de mobilités actives est également l’objet de représentations autour de ces usages (techno-utopies, modifications du rapport aux infrastructures, stéréotypes de genre, engagement écologique, etc.), (Norton, 2021) qui sont véhiculées dans les médias, les stratégies de communication des marques et par les pouvoirs publics. Le numérique introduit aussi de nouveaux usages dans les pratiques de mobilités actives (marches, vélos, trottinettes) qui révèlent et renforcent des rapports de pouvoir liés au sexe, au genre, à la classe et à l’origine ethnoraciale des individus (Cresswell 2006).
Dans une perspective interdisciplinaire, nous invitons les travaux analysant ces développements dans les domaines de la sociologie, de l’urbanisme, des mobilités, des sciences du sport, des sciences de l’information et de la communication, et des études de genre à soumettre leur proposition de communication pour cette journée d'étude organisée en marge des 6e Rencontres Francophones Transport et Mobilité, dans le cadre du Projet de Recherche FNRS « Genre et esthétique du vélo ».
Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
En savoir plus xCalendrier et modalités de soumission
Les communications dureront +/- 20 minutes.
Natacha Lapeyroux, Université libre de Bruxelles natacha.lapeyroux@ulb.be
Claire Pelgrims, Université libre de Bruxelles claire.pelgrims@ulb.be.
Ludivine Damay, Université libre de Bruxelles ludivine.damay@ulb.be